L’ industrie de la construction navale existe à Nantes depuis la nuit des temps. C'est un domaine d'activité où elle excelle et montre son savoir-faire et sa compétitivité. A la fin du XIXe siècle, les chantiers navals reprennent un essor et chaque année le nombre des navires mis à l'eau traduit une augmentation. En 1884, la Basse-Loire comprend cinq sites de construction navale, deux à Saint-Nazaire, trois à Nantes (Loire et Bretagne sur la Prairie-au-Duc, Dubigeon à Chantenay).

Par un singulier anachronisme, Nantes se plaît à conserver l'image fastueuse du XVIIIe siècle le long de ses quais et de son fleuve, car l'armement manifeste sa fidélité aux navires à voiles. La loi sur les primes à la navigation favorise les grands voiliers et ses effets ne sont pas sans incidence sur la construction. Les chantiers travaillent à plein rendement : chaque mois, un navire en acier - trois ou quatre-mâts - est mis à l'eau. Sur les quais, on arme, on grée, on leste, on mâte de jolis bateaux qui font l'orgueil de Nantes.

Cependant le transport maritime sera vite rattrapé par le progrès industriel et même si, fin XIXe-début XXe, les voiliers, de transport de marchandises ou de passagers, en bois, étaient encore nombreux, ils seront peu à peu remplacés par les grands voiliers en fer puis par les bateaux à vapeur qui tirèrent notamment profit des découvertes des pionniers du chemin de fer. Ce fut alors l'ère des cargos, paquebots et autres « steamers », qui, eux aussi, au fil des années, bénéficièrent de la révolution industrielle pour améliorer, en partie grâce aux chaudières à mazout et au remplacement des roues à aubes par des hélices, leurs performances pour le plus grand bien des passagers et des professionnels du commerce de tout poil ! Ils reflètent le transport maritime moderne.

Victor Girard s’intéresse à tous les types de bateaux, des trois-mâts majestueux aux petites embarcations de pêche sur la Loire.